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Savoir-Faire

Matières précieuses

Les savoir-faire maîtrisés dans les ateliers de Rinck offrent l'opportunité d'utiliser des matières précieuses dans la réalisation de projets de mobilier et d'agencement sur mesure. Recherchées pour leur rareté ou leur originalité, appréciées pour leur beauté naturelle et l'exploit technique de leur mise en valeur par nos artisans, les matières précieuses comme le galuchat, le parchemin ou encore les pierres ornementales ou semi-précieuses, peuvent sublimer les projets grâce à leur singularité et leur élégance.

Galuchat

Le galuchat est un cuir marin qui provient de la peau de raie et de roussette. Son aspect au graphisme unique avec ses dessins naturels exceptionnels, offre entres autres, des écailles en forme de pointe comme autant de petites perles blanches serrées les unes contre les autres. Eminemment décoratives, elles rendent cette peau très rugueuse. Un travail artisanal de haute facture est nécessaire avant de pouvoir l’utiliser dans la confection de projets de décoration d’intérieur. Selon l’espèce, le motif varie légèrement et ces perles sont dites à gros grains ou petits grains.

Utilisé en Orient dès le VIIIème siècle pour ses propriétés physiques exceptionnelles, le galuchat sert alors à garnir des fourreaux, des manches de sabre ou confectionner les armures des samouraïs. En Europe, on trouve des traces de ce savoir-faire dès le XVIème siècle. Les menuisiers s’en servent comme abrasif pour polir leurs bois, les médecins pour soigner, les artilleurs, au même titre que les samouraïs, en gainent les poignées de leurs épées et leurs dagues. L’âpreté de la peau offre un meilleur maintien de l’arme dans la main.

En France, c’est au XVIIIème siècle que le maître gainier Jean-Claude Galluchat parvient à trouver la technique de tannage et de teinte qui lui permet d’en parer de petits objets. La provenance orientale de la peau en fait un matériau rare et onéreux. Ainsi son application est alors seulement destinée aux produits de luxe, comme des écrins à bijoux, des étuis de couture ou d’écriture. Mesdames de Pompadour et Du Chatelet qui en sont très friandes, participent à l’époque à son essor autant qu’à son image d’élégance et de raffinement.

Si cet art est délaissé au XIXème siècle, il connaît un regain d’intérêt pendant les années folles où s’accroissent le besoin de luxe et de libertés engendrés par les privations de la guerre. Les grands créateurs des arts décoratifs le mettent en valeur sur leurs meubles ou ensemble de mobilier complet. Paul Iribe, André Groult, Jules Leleu ou encore Jean-Michel Frank en font un de leur matériau de prédilection. Il devient alors synonyme de l’élégance moderne, à la fois simple mais chic, épuré mais raffiné. Cette image perdure aujourd’hui et pour cause, la pratique de cet art nécessite un savoir-faire exceptionnel.

Diverses étapes sont nécessaires pour préparer la peau de galuchat avant d’envisager toute utilisation en gainerie. Elles consistent entres autres à éliminer les poussières ou restes d’algues et à aplanir la peau en la mettant sous presse avant de pouvoir la travailler. A son état naturel, la peau de galuchat est grise-beige, une couleur terne qui fait qu’elle est aujourd’hui souvent teintée. Selon la volonté du designer ou du décorateur, le galuchat peut aussi être laqué ou laissé brut. Si patine il y a, elle se fait à la cire ou au verni, tout dépend du rendu recherché. On peut par exemple le comparer à du marbre poli lorsque l’on souhaite sa finition dure et brillante et qu’on l’obtient à force de ponçage. Quel que soit le choix de la finition, le nombre d’opérations à la fois délicates et difficiles qui s’effectuent toutes de façon artisanales, est conséquent et participe à la valeur luxueuse de cette matière qui défie les modes et est toujours autant appréciée. L’infinie richesse de ses détails et son éclat digne des pierres précieuses en font une source d’inspiration intarissable pour les créateurs.

Les innovations techniques et les recherches faites par les artisans à l’esprit novateur, permettent d’utiliser aujourd’hui des matières comme le silicone et l’élastomère pour reproduire l’effet du galuchat. Utilisant les mêmes techniques que celles pratiquées pour la sculpture, les artisans font un moule pour prendre l’empreinte de la peau dans lequel ils versent ces matériaux innovants. Ils obtiennent une sorte de feuille qu’ils vont pouvoir travailler en la plaquant sur le meuble ou des panneaux lambrissés.

Parchemin

Lorsque l’on parle de parchemin, on pense tout de suite à une époque lointaine où on l’utilisait comme ancêtre du papier. Dès l’Antiquité chez les égyptiens ou au Moyen-Age en Occident, lorsque scribes et enlumineurs en remplissaient les pages de manuscrits. Pourtant malgré cette utilisation très ancienne, ce n’est que dans la période Art Déco que ce matériau gagne ses lettres de noblesse.  Il devient une matière très appréciée et recherchée par les grands créateurs de l’époque pour gainer le bois de leur mobilier ou créer des décors muraux. Les hôtels particuliers de la bourgeoisie surtout parisienne, voient ainsi leur mur se parer de parchemin avec Dupré Lafont ou Jean-Michel Frank qui en orne par exemple les murs du grand Salon de l’Hôtel de Charles de Noailles. Ses tables gigognes en sont gainées tout comme les bureaux, meuble d’appoint ou console d’André Arbus.

Le parchemin est un cuir qui provient de la peau du mouton ou de la chèvre. Ses qualités exceptionnelles sont révélées par le savoir-faire de nos artisans passionnés qui dans leur pratique tentent autant de dompter la matière que de la mettre en valeur. Son grain très fin et sa transparence sont remarquables. Sa texture soyeuse et délicate lui confère une certaine préciosité. Sa surface légèrement polie donne à voir des reflets à peine nacrés. Extrêmement durable dans le temps, au contraire du papier qui jaunit, le parchemin peut garder sa teinte naturelle blanchâtre très longtemps. Son graphisme piqué et le dessin unique de chaque peau, en font un matériau de prédilection et une source d’inspiration pour les designers et créateurs contemporains.

Avant de révéler tous ces aspects qui en font une matière exceptionnelle, de nombreuses heures de travail sont nécessaires pour réaliser les différentes opérations de sa transformation. Le parcheminier doit d’abord nettoyer les peaux, les amincir, les polir et les blanchir avec une pierre ponce. Ce savoir-faire de plus en rare est pratiqué par un très petit nombre d’agriculteurs qui choisissent de travailler ces peaux pour éviter la perte de cette matière précieuse. Une fois ce travail préparatoire réalisé, la pose pratiquée par l’artisan qui aura déjà élaboré son calepinage, peut commencer. Ce processus est exigeant et difficile car la matière est capricieuse et ne supporte qu’un travail exclusivement manuel.

Comme tout cuir, il est possible de teinter le parchemin mais seul un artisan expérimenté et talentueux peut en révéler toute sa profondeur. Selon l’effet recherché, il applique une patine sur la peau pour lui donner une âme, un vécu. Il peut par exemple y déposer un enduit pour un effet vieilli ou celui d’un cuir craquelé.

Lumineux et doux au toucher, le parchemin est une matière exceptionnelle qui nécessite de nombreux savoir-faire. Pratiqués dans nos ateliers d’agencement et de mobilier, ils permettent d’en révéler toute la splendeur et ainsi le prescrire pour divers projets.